Claude Azoulay n’a pas choisi le métier de reporter photographe. C’est le métier qui l’a choisi. Tunis, les bombardements, les nazis, puis les défilés des soldats britanniques au son joyeux des fifres et des tambours… voilà ses premiers souvenirs.
Avec leur conséquence : pour lui, la liberté ne sera jamais une idée vague.
A 14 ans, il embarque seul sur un paquebot pour rejoindre Marseille. Il parle français, arabe, hébreu, italien, anglais, espagnol. Armé pour être nomade, il est prêt à devenir journaliste. France-Soir d’abord, à l’époque du grand Lazareff, puis, dès 1957, le club très fermé de Paris Match, le plus grand magazine photo d’Europe.
Claude Azoulay est trop pressé pour se spécialiser. Il veut le jour et la nuit, Dior et les champs de bataille, Hollywood et Saint-Tropez. Une vie kaléidoscope, une vie zapping, de fêtes en tragédies. De Joseph Kessel à Peter O’Toole, de Brigitte Bardot à Jean-Paul Belmondo, des mines de Valenciennes au sable du Sinaï, de la Légion à Tsahal, une expérience humaine unique qui, au début des années quatre-vingts, lui permet d’aborder un nouveau territoire, une autre jungle : la politique et François Mitterrand. Mais, dans les jardins de l’Elysée ou dans les ruines de Beyrouth, son style reste toujours le même. Spontanéité et vérité, pour des images qui tiennent à la fois du coup de poing et de la confidence.
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« Le clan des Siciliens » d’Henri Verneuil, avec de gauche à droite : Henri Verneuil, Jena Gabin, Alain Delon et Lino Ventura. Studio Joinville-le-Pont, avril 1969 – © Claude Azoulay, all right reserved

